Table des matières

Bibliographie

Documents signés (ou co-signés) G. Daudet ou publiés sous un pseudonyme

Décisions de justice

Rapports de police

Autres sources

Bibliographie

Documents signés par Georges Daudet

Pascal Ory, Les Collaborateurs 1940-1945, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 43), 1980 (1re éd. 1977), VI-331 p.

Chapitre 7. Les enfants du paradis. Une gauche socialiste et nationale.

Page 142

Entré à l’automne 1940 à l’Œuvre, il (René Château) acceptera un an plus tard de donner son nom à la direction politique du nouveau quotidien « inspiré » de la classe ouvrière, La France socialiste. Georges Daudet en a amélioré la composition, les relations publiques et la rédaction (…)

Pierre-Marie Dioudonnat, L’argent nazi à la conquête de la presse française, 1940-1944, Paris, Editions Jean Picollec, 1981, 309 p. (ISBN 2-86477-029-6)

Chapitre 8. Avantage à la rue de Lille

p. 156

La direction administrative de La France socialiste réunit le comptable Léon James, administrateur, René Saive, secrétaire général, et Georges Daudet, Directeur général, que nous avons déjà rencontrés à La France au travail. Comme il l’était de La France au travail, Daudet est propriétaire de La France socialiste. Prête-nom de l’ambassade, il apporte ce quotidien à la Société populaire d’éditions et d’impressions formée le 10 juin 1942 pour l’exploiter : cette société à responsabilité limitée au capital de 1 million de francs divisé en 2000 parts de 500 francs groupe trois associés, Georges Daudet, qui reçoit 600 parts en rémunération de son apport (le journal) estimé à 300 000 francs ainsi que la gérance, René Lelief et Louis Thomas, déjà cités à propos de de la Société parisienne d’édition, qui apportent chacun 350 000 francs et se voient donc attribuer l’un et l’autre 700 parts. A quelques temps de là, les parts de Lelief sont reprises par la Société parisienne d’édition elle-même.
La Société populaire d’éditions et d’impressions est partie intégrante du trust Hibbelen et sa création, comme celle du trust lui-même, répond manifestement au besoin de rationaliser les bases de la pénétration allemande dans la presse en adoptant un système qui résiste à l’épreuve du droit, c’est-à-dire fondé sur les règles simples de l’appropriation capitaliste.

p. 163

Robert Rodier apparaît en janvier 1943 comme administrateur-gérant de La Terre française et gérant de la Société de publications économiques, charges auxquelles il joint celles de gérant de l’Agence française de documentation internationale (avec R. Pecquery, avril 1944) et de la Société populaire d’éditions et d’impressions (avec G. Daudet, juin 1944).

p. 200-201

En novembre 1942, mois décisif à tous égards, l’Effort, dont Spinasse, considéré comme élément douteux, s’est définitivement séparé, change de mains et se transforme en filiale lyonnaise de la Société populaire d’éditions et d’impressions qui édite à Paris La France socialiste.

Luc van Dongen, Un purgatoire très discret. La transition « helvétique » d’anciens nazis, fascistes et collaborateurs après 1945. Paris, Perrin, 2008, 649 p. (ISBN 978-2-262-02650-9)

Première partie : Pour eux, la Suisse.
1- Typologie d’une marée noir-brun-gris
Vichy sur Léman ?
p. 72
Quelques autres jouissaient d’une certaine notoriété lors de leur arrivée en Suisse : tel le journaliste et éditeur du Nouvelliste Pierre Arminjon, le propagandiste à Radio-Journal de Paris – et milicien- Jean Azéma, le gérant franco-suisse de Je suis partout Georges Bozonnat, le rédacteur en chef lavalien de La France au travail puis de La France socialiste Georges Daudet ou encore l’écrivain, directeur littéraire et journaliste – notamment à Je suis partout – Louis Thomas, lequel ne tiendra toutefois que deux mois en Suisse avant d’être refoulé.

Deuxième partie : Arrangements avec le « Mal ».
7- L’accueil « collabo »
Bons vichystes, bons patriotes, bons fonctionnaires

– p. 279
Une série de réfugiés jouirent incontestablement d’un important crédit de sympathie auprès des autorités suisses, lequel peut être mis en relation avec l’image très répandue aussi bien en Suisse qu’en France, depuis la guerre jusque probablement dans les années 1960, d’un « bon Vichy » incarné par la figure de Pétain, en opposition à un « mauvais Vichy » symbolisé par Laval. Autant un Georges Daudet était stigmatisé par le MP (Dick) comme un inconditionnel de Laval, autant de nombreux autres personnages étaient exonérés, sinon valorisés, pour leur maréchalisme.
Une vaste constellation de soutiens
Le consultant et démarcheur Jean Jardin
– p. 302
Jardin agit non seulement en démarcheur mais aussi, ce qui est plus surprenant, en « consultant ». Il intervenait pour rendre possible le séjour en Suisse de ceux qu’il jugeait dignes d’y être (Abellio, Daudet, Du Bief, Jamet, Bonnet, Sarton du Jonchay, assistait matériellement ou moralement  ses compagnons une fois que ceux-ci avaient réussi à se fixer dans le pays (René Brunet), frayait avec les exilés les plus intéressants (Jouvenel, Hilaire, Pomaret, Scapini, Gillouin, Bléhaut, Rochat, Morand…).
L’empire de la connivence
– p. 306-307
L’activité su collaborationniste suisse Oltramare expliqua en partie l’admission du Français Georges Daudet. Le MP prévint les instances concernées : « Aucune proposition ne devra être faite à la PFE […] sans en référer à M. [René] Dubois [adjoint au service juridique du MP]. Le cas l’intéresse tout spécialement, cet étranger ayant été en contact à Paris avec Oltramare et pouvant éventuellement être appelé à témoigner au procès de ce dernier. » Daudet accepta de témoigner et l’inspecteur Müller loua son courage. Dans ces conditions, estima le policier suisse, le MP aurait « mauvais grâce à ne pas faire un geste » à son égard. On peut même se demander si le MP ne s’était pas livré à un chantage pour obtenir le témoignage de Daudet. Un certificat établi par Georges Hilaire le suggère fortement : « Je soussigné Georges Hilaire […], déclare avoir reçu la visite de mon compatriote et ami, M. Georges Delhomme, dit Georges Daudet. […] M. Georges Daudet me déclara qu’il venait me consulter sur le fait suivant : des envoyés (ou agents) de la police fédérale l’avaient convoqué […] et l’avaient invité à déposer comme témoin à charge au procès de M. Georges Oltramare […] lui faisant valoir que, dans ou il s’y refuserait, sa situation en Suisse ne serait pas régularisée. Les propos que me tint M. Daudet furent en substance les suivants : « Je connais à peine Oltramare et le procès qu’on lui fait est d’intérêt suisse, et non pas d’intérêt français. Fournir un témoignage de ce genre est, d’autre part, contraire à tous mes principes. Plutôt que de céder à des propositions de même nature, concernant le procès du président Laval, j’ai préféré prendre la fuite, et j’ai été condamné à mort. Que dois-je faire ? La police française va découvrir que je suis en Suisse. J’ai une femme et des enfants. Je suis sans ressources. J’ai trouvé un petit emploi d’aide-magasinier chez une épicerie de Bramois. Je risque d’être reconduit à la frontière. »
– p. 309
L’inspecteur Müller, plus encore que Knecht, se distingua par sa bienveillance à l’égard des « collabos », insistant inlassablement sur l’inhumanité de leur refoulement. Les Daudet, Contensouzac, Denat, Neveux, Lauer, Finet et autres Granier n’en eurent qu’à s’en féliciter.

Troisième partie : Leur transision.
10- Les « collabos »
Un nid en Suisse

– p. 402-403
Même détachement chez Daudet, qui n’apprécia guère de recevoir un lettre du fasciste suisse Georges Oltramare en 1953 et qui lui répondit sèchement : « votre lettre me rappelle un passé révolu que je suis décidé à oublier ». Au-delà des années 1950, ceux qui n’avaient pas de raison particulière de retourner en France et/ou de quitter leur pays d’accueil commencèrent à se faire à l’idée d’adopter la Suisse comme seconde patrie. Cette observation d’un inspecteur de la MP le met en relief : « Daudet a maintenant une situation qui lui permet de vivre gentiment. Plus celle-ci s’améliorera, moins il cherchera à partir, et tant que les autorités n’utiliseront pas d’autres moyens de coercition qu’une simple invitation, même répétée, à entreprendre des démarches en vue de son départ, Daudet, comme d’ailleurs tous les étrangers bénéficiant du statut de réfugiés, cherchera à s’implanter définitivement en Suisse. »